jeudi 22 août 2013
Le scandale !
Achat des terres
C’est l’imbroglio total autour des parcelles devant accueillir le projet de logements sociaux sur la route de Grand-Bassam. Pendant que deux communautés se disputent la propriété des terres, un conflit naît entre le ministre de tutelle et l’Agence de gestion foncière (Agef).
Les 81 hectares de terrains cédés à l’Etat de Côte d’Ivoire par le village de Modeste, dans la commune de Grand-Bassam, sont au centre d’un scandale financier. Nanan Kanga Assoumou, roi des Abouré Ehé de Grand-Bassam, est opposé au ministre de la Construction, de l’urbanisme, de l’habitat et du logement, Sanogo Mamadou. Dans le courrier n°2894/MCUAU/CAB/SPAPF/TM/KCM en date du 19 juillet 2013 signé par Benoît Guihy, directeur de cabinet, le ministre a donné instruction au directeur général de l’Agence de gestion foncière (Agef), de libeller en urgence, trois chèques d’un montant total de 200 millions Fcfa pour le règlement de la caution de réservation des parcelles obtenues auprès des communautés villageoises de Songon Kassemblé, d’Adjamé-Bingerville et de Modeste, en vue de la réalisation du programme des 60.000 logements. Ce montant est réparti comme suit : communauté villageoise de Songon Kassemblé : 100 millions F; communauté villageoise d’Adjamé-Bingerville : 60 millions F; communauté villageoise de Modeste : 40 millions F. Un second courrier enregistré sous le numéro 207/ MCUAU/CAB/SPAPF/TM, en date du 22 juillet 2013, confirmait la réception par le cabinet ministériel des chèques au nom de la communauté villageoise de Songon Kassemblé et d’Adjamé-Bingerville de valeurs respectives de 100 millions F et de 60 millions F. Concernant le chèque de la communauté villageoise de Modeste, ce courrier signé de Traoré Mefoua, chef du service de la Promotion de l’acquisition à la propriété foncière, invitait le Dg de l’Agef, sur instruction de Sanogo Mamadou, à libeller un chèque d’un montant de 60 millions F au lieu de 40 millions F, initialement prévus pour la communauté villageoise de Modeste. Les investigations du côté de la communauté villageoise de Modeste, ont permis de comprendre qu’il revient de façon récurrente que le chef du village, Ahoua Konin Simon, aurait affirmé avoir reçu effectivement un chèque d’un montant de 60 millions F, mais qu’il ne devait conserver que la somme de 30 millions F au nom et pour le compte de la communauté villageoise qu’il représente.
Les retro-commissions du ministère
D’après nos interlocuteurs, au ministère de la Construction et dans la communauté villageoise de Modeste, la différence d’un montant de 30 millions F aurait été rétrocédée à certains membres du cabinet ministériel à titre de retro-commission. Cela, après que ces personnes, membres du cabinet ministériel ont promis offrir des logements au chef du village et à certains de ses notables. Il ressort que l’Agef, soucieuse de la réussite du projet présidentiel, a dégagé les moyens sollicités par le ministère de la Construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme, en mettant à sa disposition les trois chèques d’une valeur totale de 220 millions F, conformément aux instructions du ministre Sanogo qui a, lui-même, dirigé les négociations et conclu la transaction. Une démarche jugée anormale et suspecte. « Le fait pour monsieur le ministre de se charger personnellement de cette tâche dévolue initialement à l’Agef donne droit à des interrogations pouvant confirmer les affirmations des différentes personnes rencontrées au cours de nos investigations », a soutenu l’un de nos interlocuteurs.
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