jeudi 22 août 2013
Ouattara saisi
Visiblement effrayé par l’hyper-implication personnelle de son ministre de tutelle dans les opérations d’achat de terrains, le directeur de l’Agef a décidé de prendre à témoin le chef de l’Etat quant aux sorties d’argent qui lui ont été demandées par Sanogo Mamadou. On se souvient que lors du règlement de scandales passés, des ministres convoqués avec leurs directeurs dans le bureau d’Alassane Ouattara, ont nié l’existence des procédures ou opérations mises en cause et exécutées à leur demande, rejetant toute la responsabilité sur les exécutants. C’est dans de telles conditions que serait survenu le limogeage d’un directeur administratif et financier qui a fait couler beaucoup d’ancre et de salive en son temps. Pour se mettre à l’abri de toute éventualité, Coulibaly Lamine a donc adressé, à la date du 22 juillet 2013, le courrier N/Réf 00001010 /AGEF/DAJC/BKV/2013 (voir facsimilé), au ministre Amadou Gon Coulibaly, secrétaire général de la présidence de la République pour « l’informer, à toutes fins utiles », de tous les décaissements. « Dans le cadre de la constitution des réserves foncières pour la réalisation du programme présidentiel de logements économiques et sociaux, l’Agef a été sollicitée par le ministre de la Construction, du logement, de l’assainissement et de l’urbanisme (Mclau) en vue de certains paiements », annonce d’entrée cette lettre, qui dresse ensuite un rapport chiffré des décaissements ordonnés par la tutelle. « La somme globale de deux cent trente trois millions quarante et un mille quatre cent un francs CFA pour les géomètres experts agréés commis aux fins de réaliser des études topographiques sur les parcelles identifiées dans le District d’Abidjan et à l’intérieur du pays ; la somme globale de deux cent vingt millions de Francs CFA, représentant les indemnités de purge de droits coutumiers pour la construction en réserves foncières de quatre cents hectares situés à Songon Kassemblé, quarante hectares, quatre ares et dix-sept centiares de terrains sis à Adjamé-Bingerville, et quatre vingt et un hectares, six ares, soixante treize centiares sis à Modeste (Grand-Bassam). Nous avons tenté, sans succès, d’entrer en contact le DG afin qu’il nous en dise davantage.
Après les turbulences constatées entre la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière (Sicogi), et le ministère de la Construction à la clôture des inscriptions des demandeurs aux logements sociaux, un nouveau dysfonctionnement ne contribuerait qu’à alimenter le doute déjà présent dans l’esprit des souscripteurs. A cet effet, il convient de recadrer le projet en mettant en place un cadre juridique et un organigramme répartissant les tâches et un organe de suivi indépendant du cabinet ministériel ayant pour mission la coordination, la supervision et la régulation. Cette autre affaire peut mettre à mal le projet de logements sociaux si cher au président de la République, et très attendu par les populations économiquement faibles.
BK
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